Au cours du comité, le Ministre a souligné les effets positifs de la réforme avec une amélioration de l'accès aux soins sans reste à charge. Il a ensuite détaillé les différents chantiers qu'il souhaitait mettre en oeuvre avec les opticiens dans les mois à venir:
- Réaliser une enquête de satisfaction des patients.
- Inciter au développement de l'offre 100 % Santé, par la mise en œuvre d'un bonus pour l'opticien.
- Améliorer le panier A pour 2024 par une offre de verres retenue plus étendue et une offre de monture augmentée avec davantage de matières et de formes.
- Favoriser l'économie circulaire par une offre de produits remis en usage.
Présent lors de cette réunion, Stéphane Corfias, président du Rassemblement des opticiens de France (ROF) a, lui, souligné que les opticiens-lunetiers se sont mis en ordre de marche pour permettre à la réforme d'être une réussite. Il a également rappelé l'engagement non respecté, dans l'accord 100 % Santé signé en 2018 avec l'État, de la réforme de la formation du diplôme d'opticien-lunetier, restée sans avancée à ce jour. La profession est prête à faire évoluer la formation du niveau BTS vers la Licence. Enfin, il a évoqué l'effort financier des opticiens-lunetiers pour absorber la réforme, alors que l'augmentation des coûts et l'inflation galopante détériorent la situation financière des centres optiques.
Stéphane Corfias a ensuite proposé différentes axes d'amélioration de l'accès aux soins:
- en favorisant l'accès à la prescription dans les déserts médicaux par des protocoles de coopération entre prescripteurs et opticiens-lunetiers.
- en achevant la réforme du tiers-payant intégral.
- en permettant l'accès au panier A à l'ensemble des contrats même non responsables.
- en élargissant la nomenclature du panier A aux verres de très fortes corrections.
En amont de ce comité de suivi, l’Association des Plateformes de Santé, qui regroupe les 5 réseaux de soins en optique, a souligné que, contrairement aux idées reçues, le faible taux d'utilisation du 100% Santé n’est pas lié aux opticiens qui ne joueraient pas le jeu ou à des équipements proposés peu attractifs, mais au fait qu'il ne correspond pas à un réel besoin des populations. En effet, l'APS rappelle que les réseaux de soins avaient déjà mis en place, bien avant la réforme, une capacité d’accès aux verres, sans reste à charge et sans déstabilisation du marché. L'Association indique qu'il est important de "reconnaître la complémentarité des OCAM et des plateformes de santé avec le régime obligatoire, afin de laisser agir les acteurs les mieux placés là où ils contribuent déjà de manière très efficace à l’accès à des soins de qualité sans reste à charge. Si les cartes de cette complémentarité devaient être rebattues, cela pourrait être à l’origine d’une dégradation de toute la filière, étouffant toute capacité d’innovation et prenant le risque de réduire la qualité des soins."