Accès aux soins: des solutions et des dissensions

Le 04 Février 2023

L a question de l’accès aux soins et des déserts médicaux est plus que jamais d’actualité. En octobre, la proposition de loi Rist pour l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels était déposée, suivi en novembre d’une autre PPL pour lutter contre les déserts médicaux.

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Preuve que l’urgence est de mise, le Gouvernement a engagé, en janvier, une procédure accélérée pour la PPL Rist. Adopté par l’Assemblée Nationale, le texte sera présenté mi-février au Sénat. Son contenu offre notamment un cadre réglementaire à l’adaptation d’une primo prescription par les opticiens, même si celle-ci reste conditionnée à l’accord du prescripteur. Le législateur souligne, dans le dossier législatif, que cette évolution assure une solution simple et rapide, alors que 5% des nouvelles ordonnances de lunettes n’assurent pas une correction adaptée au patient.
Cette avancée signifiative pour notre profession l’est aussi pour les patients qui n’auront pas à reprendre rendez-vous chez leur prescripteur et pour les cabinets qui pourront accueillir des patients ayant des problèmes plus importants.
En parallèle, depuis le 1 er février, les orthoptistes peuvent, sous certaines conditions, réaliser un bilan visuel et prescrire un équipement. Là encore, le but est de permettre aux patients, notamment dans les déserts médicaux, d’accéder plus facilement aux soins visuels.
Après des années de tergiversations et de blocages divers, les choses ont enfi bougé, mais tout ne sera cependant pas réglé aussi facilement. En effet, les diverses études menées par le Syndicat national des ophtalmologistes (Snof), pointent une amélioration des délais de prise de rendez-vous, mais ceux-ci restent tout de même bien trop important dans la plupart des régions, y compris en cas de symptômes. Ainsi, 56% des patients ayant de nouveaux symptômes nécessitant un examen rapproché, sans notion d’urgence, ne parviennent même pas à prendre rendez-vous (Étude de l’institut CSA pour le SNOF – 2022. Analyse par le Dr Joy Raynaud, géographe spécialiste de l’accès aux soins.) ! Réduire ces délais, ou obtenir des rendez-vous dans tous les cas, pren- dra donc encore un certain temps et des solutions doivent être trouvées rapidement.
La téléconsultation est, peut-être une alternative. Mise en place dans certains magasins d’optique, situés dans des régions sous-dotées, elle permet aux patients d’être pris en charge facilement. Là encore, le Snof a exprimé son désaccord et craint des dérives. Un texte de loi encadrant ce dispositif pourrait permettre de développer ce type d’installation tout en répondant aux critiques. Espérons que les législateurs se saisiront rapidement de ce sujet pour répondre aux besoins visuels des Français…