Qui sont les personnes interrogées ?
L’étude a impliqué 1865 déficients visuels, leurs proches et les professionnels qui les accompagnent. 55% des répondants étaient des femmes.
La déficience visuelle survient à la naissance pour 33 % de l’échantillon. Lorsqu’elle est survenue au cours de la vie, elle a été progressive pour 69 % des personnes concernées et soudaine pour 31 %. 59% ne sont pas pris en charge pour une autre déficience ou un autre handicap et 63 % des plus de 15 ans sont adhérents dans des associations de personnes déficientes visuelles. Par ailleurs, certains profils ne sont que peu représentés dans cette enquête : personnes âgées vivant en résidence, adultes vivant en foyer d’hébergement ou travailleurs d’Esat.
Maîtrise du braille, numérique, mobilité, etc. de grandes disparités
Ne pas utiliser le braille s’explique par l’absence de besoin ou d’envie pour 66 % des personnes aveugles, 76 % des malvoyants sévères et 83 % des malvoyants moyens. Cependant, 15 % des répondants non-braillistes déclarent qu’ils auraient eu besoin d’apprendre le braille, mais qu’ils n’en ont pas eu l’occasion, suggérant ainsi la nécessité d’offrir davantage d’opportunités de l’apprendre.
L’audiodescription est utilisée par 58 % des 16-59 ans et 53 % des 60 ans et plus, essentiellement pour la télévision et le cinéma.
- 65 % Utilisent Internet tous les jours ou presque
L’utilisation d’Internet est d’autant plus difficile que les répondants sont âgés et semble étonnamment plus facile pour les répondants aveugles que pour les répondants malvoyants sévères.
- Obstacles à l’emploi
- Outils et logiciels non adaptés.
- Inaccessibilité des annonces en ligne ou des moyens pour postuler.
- Vote
- 2/3 ont besoin d’être accompagnés pour voter.
- 20% ont déjà renoncé à voter ne raison de leur problème visuel.
- Mobilité
59 % des répondants malvoyants moyens n’utilisent aucune aide à la mobilité.
60 % des répondants déclarent avoir connu au moins une fois dans les douze derniers mois une mise en danger (chute, coup, bousculade).
Le niveau d’étude a un lien direct avec la capacité de déplacement de la personne : 53 % des personnes avec un niveau égal ou supérieur à bac+2 se déplacent de façon autonome alors que 55 % des personnes qui ne se déplacent que sur certains trajets ou 46 % qui ne se déplacent jamais seules ont un niveau inférieur ou égal au baccalauréat.
La vie sociale
L’étude met en lumière le manque d’adaptations spécifiques, notamment pour les répondants malvoyants moyens.
- Pour les 5-15 ans : 63 % n’ont pas accès aux supports de cours adaptés à leur handicap en même temps que leurs camarades.
- En études supérieures :
- 50% : pas d’aménagement ou d’adaptation des cours
- 1/3 : pas d’aménagement des examens.
- Au travail : 50% seulement des répondants qui ont demandé un aménagement de poste considère qu’il correspond à leur besoin.
- Le sport : 73 % pratiquent un sport au moins une fois par semaine :
- marche et randonnée : 72%
- natation, vélo ou danse : 20 %.
- sports d’équipe : 1 % pour les femmes et 4 % pour les hommes.
Le manque de recours aux dispositifs existants de la part des personnes déficientes visuelles, tout particulièrement celles qui sont malvoyantes moyennes, semblent être un obstacle à leur participation sociale. Dans ses conclusions, l’étude s’interroge donc sur la crainte de non-acceptation et le risque de non-reconnaissance des compétences ressenties par les personnes malvoyantes moyennes.
Ces éléments confirment la nécessité d’un travail sur la représentation de la déficience visuelle dans l’opinion publique et d’un travail d’appui et de soutien indispensables pour les personnes.