Commerce physique ou digital? Les tendances de consommation

Le 26 Octobre 2022

En cette période post-Covid, il n’est pas toujours évident d’avoir une visibilité sur les comportements des consommateurs. Grâce à l’Access Panel (cf. Encadré), une enquête réalisée auprès de 5 000 Français, l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance dévoile les grandes tendances de consommation. Alors, commerce physique ou digital ? Découvrez ces tendances et ce qu’elles impliquent sur vos activités.

Par Jennifer Ivoré.
Source : Rapport 2022 Echangeur BNP Paribas Personal Finance «Access Panel»
3D Animation Production Company de Pixabay

L' enseignement majeur de cette étude est que le magasinphysique fait de la résistance. Ainsi, contrairement aux idées reçues et aux usages surtout concentrés dans unegrande ville comme Paris, le tout Internet, le paiement sur mobile, la généralisation du QR Code ou le commerce sur les réseaux sociaux ne constituent pas (encore) les modes de consommation et d’achat les plus répandus en France. Le magasin a encore ses adeptes, mais en corrélation avec le digital.

Les Français de plus en plus adeptes du digital…

86 % des Français sont équipés de smartphones (+4 points vs janvier 2020). Le taux d’équipement en ordinateurs, fixes ou portables, reste également très élevé (83 %), malgré une baisse (-4 vs janvier 2020) et un recul dans les jeunes générations : 64 % des 18 -29 ans équipés (-11 points). Le smartphone pourrait donc, à terme, remplacer les autres outils digitaux dans de nombreux usages. D’ailleurs, suite au confinement, le M-commerce a considérablement progressé : 42 % des Français achètent désormais sur Internet via leur smartphone ou tablette (+ 10 vs janvier 2020).
Le QR-code est, lui, utilisé par 36 % des Français, pour obtenir des informations sur un produit en magasin.

…mais pas à tous les âges

Les usages autour du smartphone se sont multipliés mais restent minoritaires dans l’ensemble de la population. Ainsi, si 57% des 30-44 ans achètent sur internet via leur smartphone, seuls 26% des plus de 60 ans le font. Même constat pour les paiements par smartphone en magasin : 11 % des Français ont adopté cette pratique (+ 4 points vs 2020), mais essentiellement à Paris et dans son agglomération (16%) et dans les villes plus de 100 000 habitants (14 %). A l’inverse, seuls 9 % des ruraux y ont recours. Sans surprise, ce sont les jeunes qui ont le plus recours à cette pratique : 20 % des 18-29 ans contre 6 % des 60 ans et plus.
Les familles aisées, avec des enfants de moins de 15 ans, comptent aussi parmi les plus grandes utilisatrices de ce service (19 %).


Malgré le digital, le magasin bénéficie d’un nouveau souffle

Cette digitalisation à outrance a fait craindre le pire pour le commerce physique. Pourtant, les Français sont majoritairement revenus en magasin après les confinements, même si certains usages ont perduré. Les consommateurs utilisent le digital pour se renseigner sur les produits ou commander certains objets, mais préfèrent ensuite venir en magasin. Le Click&Collect s’est donc fortement développé en 2 ans. Un cinquième des Français l’ont utilisé pour leurs achats non alimentaires (+9 points). Ce service est particulièrement apprécié des familles avec enfants de moins de 15 ans (30%) et connaît un certain succès que ce soit en ville ou dans les campagnes.


Réseaux sociaux, un vecteur de communication essentiel

L’usage des réseaux sociaux s’est, lui aussi, intensifié pendant la pandémie. Ils sont mêmes devenus des médias essentiels, notamment parmi les moins de 30 ans. Ils doivent donc être considérer comme un point de contact majeur dans votre stratégie de développement et de fidélisation. Utilisez-les comme vecteurs de communication car l’achat via les réseaux sociaux est, pour le moment, peu développé : seuls 10 % des Français ont acheté via ce canal, au cours des 12 derniers mois.
Par ailleurs, dans votre stratégie, il vous faut réfléchir à l’âge de votre cible car tous les réseaux ne sont cependant pas utilisés par le même public. Facebook demeure le réseau social avec le plus grand nombre d’utilisateurs (68 % des Français déclarent l’utiliser), mais est en perte vitesse auprès des 18-29 ans (56 % d’utilisateurs, en baisse de 11 points par rapport à 2020). A l’inverse, Instagram à le vent en poupe avec un bond de 10 points par rapport à 2020 (37 % de Français utilisateurs. Il est aussi le 1er réseau social auprès des 18-29 ans (70 % d’utilisateurs). Snapchat arrive en seconde position parmi cette classe d’âge, avec 60 % d’utilisateurs (contre 23 % parmi l’ensemble des Français). Les réseaux plus récents, tels que TikTok ou Twitch ont également un certain poids auprès de plus jeunes : 40 % d’utilisateurs parmi les 18-29 ans pour le premier, 18 % pour le second.

Les facilités de paiement, un service en vogue

En magasin, vous êtes nombreux à proposer des facilités de paiement : paiement en plusieurs fois (split payment) ou report de paiement (buy now pay later). Ce type de service est aussi de plus en plus proposé lors d’achats en ligne. Un tiers des Français ont utilisé des facilités de paiement en ligne dans l’année écoulée, qu’il s’agisse de paiement en plusieurs fois (27%) ou de report de paiement (19%), qu’il s’agisse d’un paiement après réception et essai des produits ou d’un paiement reporté de plusieurs semaines ou mois.
Les jeunes sont adeptes de ces pratiques (51 % des 18-29 ans y ont eu recours au cours des 12 derniers mois), tout comme les familles avec des enfants de moins de 15 ans (47% de recours), qu’elles soient contraintes ou plus aisées.

L’économie circulaire séduit-elle vraiment ?

Ce modèle de consommation plus vertueux est notamment très développé dans le secteur de l’automobile, avec des offres de location. Ce système est difficilement transposable en optique, mais les achats d’occasion ou de produits reconditionnés sont, eux, réalisables. D’ailleurs, certaines sociétés proposent aujourd’hui des montures reconditionnées, avec un certain succès. Normal lorsque l’on sait que 40% des Français achètent des produits d’occasion (hors automobile) et 18% des produits reconditionnés. Ce marché peut donc être porteur d’un nouveau type de consommation optique qui répondrait aux contraintes, à la fois budgétaires et durables, des Français.