La Fédération nationale de la mutualité française annonce une augmentation moyenne de 4.3% (contrats individuels) et 4.7% (contrats d’entreprise) des cotisations. Cette hausse se justifie, selon elle, par une augmentation des dépenses de santé depuis 2020. Néanmoins, soulignant que cette hausse est moins importante que les années précédentes, elle plaide pour une meilleure maîtrise des dépenses de santé.
C’est dans ce contexte que la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publie son rapport annuel sur la situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé. Ce rapport analyse les principaux aspects de l’activité d’assurance santé de ces organismes à partir des données de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) : cotisations collectées, prestations reversées, charges de gestion, rentabilité.
Les cotisations augmentent
Selon le rapport, en 2024, les organismes complémentaires retrouvent un résultat positif sur leur activité santé. Ils ont collecté 46,5 milliards d’euros de cotisations en santé, en augmentation de 8,2 % par rapport à 2023, après + 6,0 % en 2023 par rapport à 2022.
En contrepartie, les ocam ont versé 36,8 milliards d’euros de prestations en 2024, après 34,9 milliards d’euros en 2023, soit une augmentation de 5,4 %, un rythme supérieur à celui de l’ensemble de la consommation de soins et de biens médicaux (+3,7 % en 2024).
Ainsi, 79 % des cotisations collectées en santé ont été reversés sous forme de prestations à leurs assurés après 81 % en 2023.

Dans le même temps, les charges de gestion sur l’activité santé de ces organismes ont augmenté de 5.8% à 8.8 milliards d’euros. Cette augmentation est cependant moins rapide que celle des cotisations. De ce fait, le poids des charges de gestion dans le total des cotisations en santé a diminué de 0,5 point, de 19,3 % en 2023 à 18,8 % en 2024.
La part des soins dentaires et de l’optique dans l’ensemble des prestations est plus élevée pour les institutions de prévoyance que pour les mutuelles et les entreprises d’assurance. Pour 100 € de cotisations en 2024, les institutions de prévoyance ont reversé en moyenne 17 € en optique contre 12 € pour les entreprises d’assurance et 10 € pour les mutuelles.
La hausse des cotisations a été très dynamique pour les entreprises d’assurance (+15,9 % en 2024, soit +2,5 milliards d’euros). Les cotisations collectées par les mutuelles et les institutions de prévoyance ont quant à elles progressé de respectivement +3,5 % et +4,1 % en 2024 (soit respectivement +0,7 milliard d’euros et +0,3 milliard d’euros).
Les ocam se concentrent
Depuis 2016, le nombre d’institutions de prévoyance est resté stable, et celui d’entreprises d’assurance a à peine diminué, tandis que le nombre de mutuelles a diminué de près d’un tiers. En 2024, ce sont ainsi 99 entreprises d’assurance, 25 institutions de prévoyance et 249 mutuelles qui assurent une couverture santé. Outre les fusions et absorptions, les organismes se rapprochent aussi par le biais de groupes d’assurance qui permettent à leurs membres de nouer des solidarités financières et de coordonner leurs stratégies. En 2024, 51 groupes sont présents sur le marché de l’assurance santé, qui rassemblent près de la moitié des organismes complémentaires et ont collecté 85 % des cotisations santé. En 2024, les vingt plus grands organismes ont concentré, à eux seuls, plus de la moitié du marché de la complémentaire santé en matière de cotisations collectées et les cents plus grands en détenaient 92 %. Les mutuelles restent prédominantes sur le marché de l’assurance santé (44 % des cotisations collectées en 2024) même si leur part de marché globale a diminué depuis 2001, au profit des entreprises d’assurance.