Ce reportage, il faut le reconnaître, était très différent des précédentes émissions sur le secteur proposées ces dernières années. Chaque point a été abordé de façon certes un peu superficielle, mais relativement objective, avec, par exemple, des explications sur les prix des montures OFG face aux produits asiatiques.
Seul bémol: lors de l'évocation du 100% Santé, les opticiens ont été pointé du doigt car ils ne le proposeraient pas ou le dénigreraient. Une vision quelque peu réductrice, basée sur des visites, en caméra cachée, dans deux boutiques seulement.
A part ce couac, la filière est montrée sous différentes facettes, ce qui a le mérite de faire connaître au grand public les coulisses de la fabrication, en France, des montures et des verres.
Ainsi, les téléspectateurs ont pu découvrir la boutique Coffignon du 8ème arrondissement de Paris, qui propose grâce à un savoir-faire artisanal des modèles réalisés sur mesure ou demi mesure. L'entreprise Thierry, située dans le Jura, a détaillé les différentes étapes de fabrication des lunettes et permis ainsi de justifier le prix de ses produits OFG (150 à 200 euros). Rappelant au passage que le reste à charge sur ces modèles permettait "le maintien d'emplois, de compétences et de qualifications en France." Même discours du côté de Bazainville dans les Yvelines, où se trouve l'usine Codir qui fournit des verres à près de 3500 opticiens. Le reportage rappelle d'ailleurs que la filière emploie 50 000 personnes de façon directe ou indirecte.
Pour ce qui est du 100% Santé, c'est l'enseigne Droit de regard qui a été mise en avant. Son créneau: ne proposer que des équipements panier A. Pour cela, pas de secret: les produits viennent d'Asie et les intermédiaires ont été supprimés pour obtenir des prix bas. Interrogé, l'ancien Premier Ministre Edouard Philippe, en poste lors de l'avénement de cette réforme, se félicite que "personne ne renonce à avoir des lunettes". Porteur lui-même d'une monture Droit de regard, il estime cependant légitime que les opticiens ne jouent pas tous le jeu du 100% Santé, certains souhaitant ne pas mettre en péril leurs investissements.
Un passage au lycée Victor Bérard de Morez permet de découvrir des élèves en BTSoptique-lunetterie, mais aussi en section microtechnique.
Enfin, l'émission se penche sur le côté écoresponsable de la filière et ses différents aspects: les matériaux utilisés et le reconditionnement.
Pour les matériaux, les reporters sont allés à la rencontre de la marque Linotte et de ses modèles utilisant du lin. Lors du Silmo, ils ont également rencontré Carole Riehl, fondatrice du labl Optic for Good et la marque Sea2See qui utilisent des filets de pêche recyclés pour fabriquer ses montures. Enfin, c'est à Lille que l'émission de se termine avec la boutique Les lunettes de Zac, qui propose des lunettes reconditionnées.