Fermeture des magasins d'optique: le Rof regrette la dégradation de l'accès aux soins visuels

Le 11 Mars 2021
Le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) s'était étonné du décret n° 2021-99 du 30 janvier 2021  selon lequel les magasins d’optique, situés dans les centres commerciaux de plus de 20.000m², ne constituaient plus des services de santé essentiels et devaient donc, pour une durée indéterminée, demeurer fermés. Le syndicat avait déposé, le 18 février 2021, un référé suspension pour faire immédiatement suspendre l’application du décret aux opticiens. Cette requête s'appuyait sur différents points. Tout d'abord, le Rof estimait que cette décision était surprenante alors que lors des précédents confinements, le Gouvernement avait décidé, voir même exigé en mars 2020 (et dans un contexte de pénurie d’équipements de protection individuelle), que ces magasins d’optique restent ouverts au public. De plus le syndicat indiquait que la fermeture de ces magasins, qui représente 30% de l’activité de délivrance des équipements correcteurs, a pour conséquence d’accroitre l es fortes difficultés d’accès aux soins visuels déjà souligné par l’IGAS début 2020. A cette tension endémique, s’ajoute aujourd’hui l’impact du confinement de mars 2020 qui a abouti au report de 2,5 millions de consultations lunettes. Ces reports auraient pu être compensés grâce à l’augmentation du recours aux renouvellements des ordonnances en cours de validité par les opticiens, si tous les magasins étaient autorisés à rester ouverts. Or, le 8 mars 2021, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance, la requête du Rof. Le Conseil d’Etat indique que « les prescriptions médicales en matière d’optique [ayant] une durée de validité particulièrement longue et que la fidélité de la clientèle à leur opticien-lunetier [étant] très élevée (…) il n’est pas établi que la clientèle des magasins d’optique concernés par la mesure de fermeture contestée, qui conserve, en tout état de cause, le libre choix de son praticien, se reportera systématiquement sur les commerces de centre-ville ou sur ceux implantés dans les centres commerciaux de plus petite taille et ne différera pas ses achats, dans l’attente de la levée de l’interdiction ». Néanmoins, l'ordonnance du Conseil d'Etat contient des informations utiles selon le Rof: - lors de l’audience de plaidoiries, le gouvernement a reconnu que la situation des magasins d’optique dépendants directement des surfaces alimentaires et restés ouverts dans certains centres commerciaux ‘était illégale’, s’engageant à faire réaliser les contrôles nécessaires pour faire respecter l’obligation de fermeture. - lors de l’audience de plaidoiries, le gouvernement a aussi reconnu que les opticiens, au regard de leur contribution évidente à la santé visuelle, constituaient, en cas de confinement, des activités essentielles à la nation. Le ROF compte dorénavant sur le Ministère de la Santé pour appliquer ce principe de reconnaissance des opticiens comme professionnels de santé en apportant des réponses concrètes et rapides aux besoins visuels des Français.