Tout d’abord, la question n’est plus de savoir si l’intelligence artificielle (IA) s’invitera dans notre quotidien, elle y est déjà.Dans la médecine, la sécurité, la météorologie, l’enseignement, la circulation, etc. Des algorithmes se nourrissent d’informations afin de permettre à l’homme de gagner en efficacité.
Ces termes d’intelligence artificielle doivent être compris dans leur version anglaise. Ils signifient «informations» et non pas «raisonnement» comme nous l’entendons en français.
L’IA est donc intimement associée à un système d’information et rendue possible grâce à la puissance de calcul des ordinateurs.
ChatGPT vient nous prouver que l’accès rapide à une large part des informations déjà disponibles sur Internet permet d’élaborer un texte dont la forme elle-même est rédigée dans le style désiré.
Ce que les humains entrent dans la grosse machine, l’ordinateur et ses algorithmes parviennent à le ressortir sous la forme souhaitée, à la vitesse de l’électricité.
Pour se développer, l’ia a besoin d’être nourrie d’énormes volumes de données par des moyens parfois discutables dont nous voyons déjà les effets quotidiennement.
La valeur de ces données est inestimable et conduit à tous les excès pour les obtenir.
Elles permettent de générer beaucoup d’argent par leur revente à des groupes ou des états qui peuvent en faire usage pour contrôler des êtres humains ou des industries ou, des pays entiers.
Les médecins peuvent ainsi demander à l’ia d’identifier l’origine d’une tumeur cancéreuse en quelques minutes moyennant un abonnement, interpréter une imagerie de radiologie…
Le dépistage du glaucome, de la DMLA et toutes les complications liées à la santé oculaire, est déjà facilité par du matériel toujours plus sophistiqué et une électronique généralisée qui facilite les comparaisons et les échanges entre professionnels.
Une société vient de mettre au point un analyseur d’image qui utilise l’IA pour assister les personnes mal voyantes à distinguer des formes et des couleurs.
Non seulement l’expertise de la mémoire électronique est bien supérieure à l’expérience humaine, mais elle est aussi enrichie en permanence, les risques d’erreurs s’amenuisant et la qualité des diagnostics augmentant et cela, au niveau international.
Pour les industriels, les essais cliniques peuvent très facilement être comparés et croisés avec des statistiques, ce qui accélère les innovations.
Cela veut aussi dire moins de produits car seuls les meilleurs seront reconnus et sortiront de la masse selon les informations absorbées par des ordinateurs de plus en plus puissants.
Aujourd’hui, les ophtalmologistes peuvent mieux interpréter une angiographie, la partager avec des confrères, la comparer avec des milliers d’autres clichés, et donc gagner en qualité de diagnostic précoce.
Cela permet également d’affiner les études sur les habitudes visuelles des presbytes et donc d’élaborer des surfaces progressives plus complexes et plus adaptatives. Cela en tenant compte de nouvelles variables tendant vers toujours plus de personnalisation ainsi que plusieurs verriers le font déjà.
L’élaboration des nouveaux verres visant à ralentir la myopie a nécessité une quantité astronomique de données comparatives que seule l’IA rend possible.
Mais toute médaille a son revers et, face à cette sophistication grandissante de l’IA et des produits et services qu’elle propose, un certain nombre de questions se posent.
Ne va-t-elle pas contribuer à faire encore davantage chuter le niveau scolaire ?
Les médecins, challengés par internet, pourront-ils exercer sans l’IA ?
Comment l’opticien devra-t-il gérer des innovations par rapport aux prescripteurs parfois moins informés et une administration qui prône le prix plus que la qualité ?
Serons-nous capables de tenir une conversation ou bien de rédiger un texte sans recourir à Internet ?
Le véritable impact de l’IA pour l’opticien serait commercial. la collecte d’informations risque de se concentrer sur les prix et les conditions de prise en charge des complémentaires santé. En effet, les autres critères sont d’ordre plus qualitatif et donc, par essence, discutables et pas forcément objectifs, comme on peut le constater dans des domaines comme la restauration ou bien l’hôtellerie.
L’Internet et son instantanéité donnent l’illusion à son utilisateur de connaître beaucoup de choses et, surtout, qu’elles sont vraies.
En fait, savoir où trouver une information ne fait pas de l’homme un savant. Bien au contraire, cela justifie de ne plus apprendre les tables de multiplication, l’orthographe, ses leçons… les dissertations seront prochainement faites par ChatGPT-XX qui sera probablement le correcteur des examens mais aussi le rédacteur des sujets.
Récemment, il n’a fallu que 10 minutes à ChatGPT4 pour résoudre un problème de Physique du concours d’entrée à l’école Polytechnique. On nous annonce que la version prévue pour 2030 sera un million de fois plus puissante…
Une récente étude de la société Goldman Sachs indique qu’environ 7% des emplois américains seront menacés dans les prochaines années mais que 80% des emplois américains seront affectés par l’ia à hauteur de 10% minimum.
A une époque où l’administration française pousse toujours plus vers la simplification des offres et un plafonnement des innovations, l’écart entre le juste nécessaire et l’idéal va croître. En effet, nous savons que la vue peut évoluer très rapidement, et cela à tout âge. Néanmoins, l’allongement de la durée de renouvellement d’un à deux ans oppose la qualité de vue au coût financier qu’elle impose.
L’IA permettrait très probablement de calculer la dégradation de la santé visuelle liée aux contraintes économiques de gouvernements qui veulent notre bien mais pas le meilleur…
Mais pour voir tout cela, il faudra des professionnels de l’optique, avec des connaissance concrètes, des équipements réels et des bonnes lunettes bien réalisées…