En 2019, selon l’Enquête santé européenne (EHIS), 8 % de la population de France métropolitaine déclarait avoir renoncé à des lunettes au cours des douze derniers mois pour raison financière. La mise en place du 100% Santé avait pour but de remédier à cet état de fait en proposant des équipements soumis à un prix limite de vente intégralement pris en charge par l’AMO (Assurance maladie obligatoire) et l’AMC (Assurance maladie complémentaire).
À partir de 2020, le prix limite de vente d’une paire de lunettes à verres simples dans le panier 100 % santé est ainsi fixé à 95 euros et celui d’une paire à verres complexes à 210 euros. Les remboursements de l’AMO sont alors respectivement de de 17,1 euros et de 37,80 euros. Les bénéficiaires, choisissant leur équipement dans le panier 100 % santé vendu au prix limite, perçoivent des remboursement de 77,9 euros (équipement simple) et de 172,20 euros (équipement complexe) de la part de leur complémentaire santé.
Or, en 2019, seuls 7 % des bénéficiaires d’un contrat de complémentaire santé avaient une garantie inférieure à ce montant pour les équipement simples (12 % des contrats individuels et 2 % des contrats collectifs). Pour les verres complexes, une minorité de contrats souscrits offraient une garantie inférieure (8 % des bénéficiaires d’un contrat individuel et 2 % des bénéficiaires d’un contrat collectif). Ainsi, seuls 16 % des verres et 13 % des montures vendus en 2021 sont dans le panier 100 % santé. Hors bénéficiaires de la CSS, ces taux descendent respectivement à 7 % et 5 %.
En conséquence, les taux de pénétration sont nettement plus importants pour le dentaire et l’audiologie, pour lesquels les bénéficiaires avaient majoritairement, en 2019, une garantie de remboursement inférieure à celle imposée par le 100 % santé. À l’inverse, le taux de pénétration est beaucoup plus faible en optique, où presque la totalité des bénéficiaires avaient une garantie supérieure à la fois au prix limite de vente et au niveau de remboursement AMC imposé par le 100 % santé.