Rarement la profession a préféré le présent au passé.
Force est de constater qu’aujourd’hui, non seulement le « c’était mieux avant » prévaut, mais aussi le « cela sera pire demain » résonne très souvent dans les propos des professionnels de santé. Cependant, fondamentalement, le marché de l’optique reste dynamique et continue de permettre à une population croissante et vieillissante de profiter de prestations et de produits de qualité. Alors comment expliquer ce relatif pessimisme par rapport à l’avenir ? À cela, plusieurs réponses :
- l’encadrement des prix par les pouvoirs publics mais aussi les complémentaires santé ;
- le passage à 2 ans des prises en charge des complémentaires santé ;
- l’arrivée d’Internet et des objets connectés ;
- la chirurgie réfractive de plus en plus sûre et couramment pratiquée ;
- de nouveaux acteurs sur le marché…
Mais…
- il y a toujours plus de porteurs de lunettes en France ;
- la proportion de presbytes n’a jamais été aussi importante ;
- le choix de montures et de verres correcteurs n’a jamais été aussi important ;
- les Français bénéficiant d’une complémentaire santé n’ont jamais été aussi nombreux ;
- les Français utilisent de plus en plus les outils numériques et passent une majorité de leur temps devant des écrans, rendant le recours aux équipements optiques plus nécessaire que jamais ;
- de nouvelles solutions efficaces et rentables peuvent freiner la progression inexorable de la myopie ;
- les pure players d’Internet (Happyview ou bien Sensee) n’ont pas réussi leurs paris…
L’état du marché dépend surtout de l’aptitude de ses acteurs à considérer le verre à moitié plein et non pas en train de se vider…
Alors, d’où vient cette morosité ?
Probablement des réminiscences d’une époque où les ordonnances arrivaient toutes seules dans un plus petit nombre de magasins, avec moins de communication grand public et sans trop d’efforts et d’investissements.
Tous les experts en techniques de commercialisation le répètent. Pour bien vendre il faut donner envie, donc promette de meilleurs lendemains.
L’opticien ne peut pas facilement promettre à sa clientèle ce à quoi il ne croit pas lui-même. Ce beau métier doit toujours être porté par cette noble mission d’améliorer la vision, donc la vie des porteurs.
Comme nous l’avions déjà évoqué précédemment, le seul équipement (le hardware) ne permet plus faire seul la différence. Il faut y associer le bon environnement humain (le software) et ce dernier se cultive dans un optimisme réaliste. Il convient de souligner que ce facteur différenciant est crucial pour se démarquer avec le monde 100 % digital de l’Internet.
Non les choses ne vont pas mal !
Mais il est néanmoins possible qu’elles aillent encore mieux ! Comme le disait le philosophe italien Antonio Gramsci, lorsqu’il était prisonnier : « Le pessimisme est une humeur ; l’optimisme est une volonté ». Le retour du marché de l’optique à sa situation d’avant la crise sanitaire étant techniquement impossible, il conviendra de s’adapter à ce qu’il va advenir.
L’état du marché dépend surtout de l’aptitude de ses acteurs à considérer le verre à moitié plein et non pas en train de se vider… Il y a donc des opticiens qui iront mieux qu’avant la crise covid et d’autres qui iront moins bien suivant les softwares et les hardwares qu’ils auront mis en place dans leurs activités quotidiennes.