Depuis la mise en place de la réforme en 2020, la profession s’est attachée à déployer le 100% Santé. Après la crise Covid en 2020, un effet de rattrapage a été observé en 2021, mais c’est en 2022 que le dispositif a réellement pris sa vitesse de croisière. A cette occasion, le Rof a donc souhaité en faire un bilan grâce à une étude Xerfi Specific, réalisée en avril 2023.
Des objectifs atteints
Selon Xerfi, la pénétration des équipements comportant verres et/ou montures du panier A est de 20,9%. Si aucun objectif chiffré n’avait clairement été énoncé au moment de la réforme, ce chiffre peut légitimement être considéré comme un succès. Par ailleurs, la part de marché des équipements (A ou B) à reste à charge zéro est de 19,4%, ce qui montre, là encore, une nette augmentation (9,2% avant la réforme). Quand au pourcentage d’équipements ayant un reste à charge inférieur à 50 euros, il est de 37%.
Ainsi, les objectifs énoncés au cours de l’élaboration du 100% Santé semblent bien atteints : recul du renoncement aux soins pour raison financière (études de la CNAM et de la DREES) et taux d’équipement de la population passé de 76% (Yougov2019) à 81,1% (IFOP-Astéres pour Pointvision).
Le ROF se félicite de ces chiffres alors même que le marché optique est marqué par de fortes particularités structurelles : large taux d’équipement avant la réforme, bonne couverture par les complémentaires santé, marché très concurrentiel avec des offres à RAC 0 déjà existantes avant la réforme. Alors que s’ouvre la concertation pour une seconde phase de la réforme, le ROF estime possible d’améliorer encore l’accès aux soins puisque les études de la DRESS (Etudes et résultats n°1236 de juin 2021), le rapport du HCAAM de janvier 2022 et le rapport annuel de la complémentaire santé solidaire de 2021, montrent que les publics les plus fragiles restent souvent dans l’ignorance de leurs droits.
Les perspectives
Le syndicat souhaite mener une réflexion pour pouvoir équiper les publics les plus fragiles qui n’entrent pas dans le cadre de la réforme. Il s’agit notamment des porteurs n’ayant pas de complémentaires santé ou ayant un contrat non responsable, ce qui représente 4,5 à 5 millions de Français. En parallèle, le Rof souligne que le problème d’accès à la prescription est aussi un enjeu face au renoncement aux soins.
Enfin, la question de l’équilibre économique des points de vente est aussi un des points essentiels de l’évolution du 100% Santé. En effet, alors que les prix moyens des produits n’ont que légèrement augmenté (tous paniers confondus), les charges ont, elles, explosé, provoquant un effet ciseaux dans un marché très concurrentiel.
