27 plaintes au pénal visent le groupe Alliance Vision. Le système de fraude a été détecté suite à des factures très élevées reçues par la Sécurité Sociale, mais aussi grâce à certains patients qui ont alerté leur CPAM. Des salariés des centres concernés ont également mis en cause leur employeur.
Concrètement, les établissements facturaient des actes non réalisés ou injustifiés. En ophtalmologie, il s'agissait, par exemple de rétinographie réalisées sur des enfants. Concernant les soins dentaires, une prothèse était parfois facturée deux fois pour une même dent. Selon Thomas Fatôme, directeur de l'Assurance-Maladie, qui répondait à France Info, le préjudice est estimé à "un peu plus de 20 millions d'euros. (...) Il est normal qu'on cesse de conventionner. Dans ces cas-là, on continue à rembourser à de très faibles niveaux, par exemple pour une consultation de 25 euros, c'est 1,20 euro de remboursement". Le déconventionnement sera effectif à partir du 21 août. L'an dernier, l'assurance-maladie a identifié et stoppé 200 millions d'euros de fraude de la part de professionnels de santé.
Les réactions
Le SNAO (Syndicat Natinal Autonome des Orthoptites) et le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) se félicitent de cette décision. Ils soulignent que les centres Alliance Vision avaient été plusieurs fois signalés par leurs services respectifs pour leurs pratiques douteuses. Enfin, ils rapprochent cette fraude et la problématique des téléconsultations: "Cette affaire fait écho aussi à la multitude de télécabines qui pullulent sur le territoire pour apporter un semblant d’accès aux soins. En réalité elles ne permettent absolument pas une solution sécurisée et adaptée aux besoins des Français avec un glissement entre la santé et le commerce, séparation que nous continuerons à défendre systématiquement".