Les délais de rendez-vous en ophtalmologie s’améliorent selon le Snof

Le 05 Décembre 2022

Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) dévoile les résultats de la 4ème édition de l’étude CSA/Snof* sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie. Son président, Thierry Bour, se félicite d’une diminution de ces délais.

Une amélioration générale

L’étude a été menée pour une prise de rendez-vous, par téléphone, pour un nouveau patient, sur la base de deux scénarios distincts : une consultation périodique (1) et l’apparition de nouveaux symptômes nécessitant un examen rapproché, sans notion d’urgence, (2). Le 1er scénario a aussi été exploré avec une prise de rendez-vous par internet.

Pour le scénario 1, le délai moyen est de 52 jours (vs 68 en 2019) et le délai médian de 30 jours (vs 43 en 2019). 10% des rendez-vous sont donnés à moins de 5 jours et un quart en moins de 13 jours. Il faut cependant noter que 30% des patients n’obtiennent pas de rendez-vous, principalement car le spécialiste ne prend pas de nouveau patient. Dans le cas du 2ème scénario, le délai d’obtention est de 7 jours en moyenne (contre 27 en 2019), avec toutefois 56% d’échecs de prise de rendez-vous. Selon le président du Snof, ces chiffres s’expliquent en partie par un nombre important de départ à la retraite des ophtalmologistes en 2022 et par une hausse des demandes de rendez-vous, suite à des retards de soins lors de la pandémie (+26% d’activité chirurgicale notamment). Ces délais sont équivalents quelque soit le mode d’exercice et le secteur du praticien.

Pour les rendez-vous pris par internet, les délais sont plus courts avec une moyenne de 45 jours (61 en 2019). La proportion de rendez-vous obtenus est légèrement supérieure (+6%) que par téléphone, à 76%.

Régions, agglomérations, du mieux mais…

Au niveau régional, pour le 1er scenario, 10 régions sur 13 voient leurs délais s’améliorer, notamment la Normandie, la Bretagne, le Centre-Val de Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes. A l’inverse, les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine ont des délais plus longs qu’en 2019. Dans le 2ème scénario, 11 régions ont de meilleurs délais qu’auparavant. L’Auvergne-Rhône-Alpes stagne et la Corse affiche un délai augmenté de 10 jours (seuls 7 ophtalmologistes ont été interrogés). Par internet, les tendances sont identiques avec une amélioration globale, à l’exception de la Corse (+25 jours), des Pays de la Loire (+10 jours) et de la Bourgogne-Franche-Comté (+2 jours).

Les délais restent longs en zones rurales et urbaines de moins de 20 000 habitants (44 jours contre 81 en 2019) et dans les unités urbaines de 20 à 100 000 habitants (54 jours contre 93) pour le 1er scénario, mais se sont tout de même nettement améliorés. La diminution des délais est aussi observée dans les agglomérations plus importantes, mais aussi partout dans le cas du scénario 2. Dans les 10 plus grandes villes de France les délais ont diminué, quelque soit le type de rendez-vous. Le Snof s’interroge sur la stagnation des délais de rendez-vous dans certaines grandes agglomérations alors que de nombreux centres de santé ophtalmiques s’y sont installés et que ces derniers affichent une activité « comptable » 2,5 fois supérieure à celle d’un ophtalmologiste en cabinet. Selon le syndicat, ce fort volume d’activité pourrait correspondre à une « activité induite et auto-entretenue sans nette amélioration de la file active ».

Et demain ?

Le Snof souhaite poursuivre la diminution des délais de rendez-vous pour aboutir à ne médiane de 15 jours et une moyenne de 25 jours pour le scénario 1 (3 jours versus 5 jours pour le scénario 2). Il estime ces objectifs atteignables en 2 à 3 ans sur le plan national et dans les 5 ans pour les zones sous dotées en ophtalmologistes, avec un praticien accessible en moins de 30 mn. Pour cela, le Snof formule plusieurs demandes :

  • Accroître le nombre d’ophtalmologistes en formation
  • Poursuivre le développement de l’équipe de soins pluriprofessionnelle autour de l’ophtalmologiste, assistants médicaux et orthoptistes.
  • Développer les sites secondaires pour un meilleur maillage territorial (télémédecine, protocoles organisationnels et coopération avec orthoptistes).
  • Evaluer l’impact de la mise en place de la primo-prescription lunettes et lentilles de contact pour les orthoptistes,
  • Améliorer le renouvellement des équipements optiques chez l’opticien (sous condition d’un vrai échange d’information en retour
  • Renforcer l’ouverture de plages de rendez-vous à délais courts.

*Étude de l’institut CSA pour le SNOF – 2022), analyse par le Dr Joy Raynaud, géographe spécialiste de l’accès aux soins.