Les propositions du Snof pour éliminer les déserts médicaux en ophtalmologie

Le 13 Juin 2024

Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France, a dévoilé un certain nombre de mesures, complémentaires à celles en place actuellement, pour faire face aux difficultés d’accès aux soins dans certaines zones.

Image par Paul Diaconu de Pixabay

Vincent Dedes a, tout d’abord souligné que, grâce au travail aidé et à la coopération interprofessionnelle, les délais de rendez-vous en ophtalmologie ont diminué de 70% en 7 ans. Néanmoins, certains territoires restent en difficulté, en particulier dans les communes rurales et urbaines de moins de 20 000 habitants. C’est pourquoi le Snof souhaite poursuivre sa stratégie notamment en développant les cabinets de proximité.

Le travail aidé plébiscité par les ophtalmologistes

84,7% des ophtalmologistes sont, en 2024, en travail aidé. Toutes les classes d’âge sont représentées dans ce pourcentage, même si les plus jeunes sont un peu plus enclins à ce type d’organisation : 97% des moins de 40 ans la pratiquent. Présent dans toutes les structures et dans toutes les régions, le travail aidé s’est généralisé dans les cabinets de plus de 4 ophtalmologistes (100%). Les deux tiers de ces spécialistes exerçant seuls sont en travail aidé (65%). Cette aide est, en général, dispensée par des orthoptistes salariés (62%). 29% collaborent avec des orthoptistes libéraux.

Développer les cabinets de proximité, oui…mais avec la présence d’un ophtalmologiste

Nous constatons aujourd’hui encore beaucoup de confusions volontaires ou non entre cabinets d’orthoptie, magasins d’optiques et cabinets avec présence d’un médecin. Malheureusement cette confusion s’accompagne généralement d’une perte de chance pour les patients. C'est pour cette raison que nous avons souhaité qu’une définition précise d’un cabinet d'ophtalmologie soit posée. C'est un devoir d'information que nous devons aux Français, pour mieux les éclairer dans leur parcours de soins. 

Indique Vincent Dedes.

Pour pouvoir avancer sur ce sujet, le Snof a travaillé, avec ses adhérents et des représentants de la profession, sur une définition claire et précise de ce qu’est un cabinet d’ophtalmologie. Le consensus est que ce terme peut être utilisé si un ophtalmologiste est présent sur place au minimum 2 jours par semaine ou au minimum 40% du temps d’ouverture avec obligation pour ce (ou ces) ophtalmologiste(s), le cabinet ou la société médicale de l’ophtalmologiste, de pouvoir assurer la continuité des soins à proximité avec une durée de trajet inférieure à 45 minutes ou 45 km.

Les propositions du Snof

Pour pouvoir garantir un parcours de soins visuels de qualité, égalitaire et sécuritaire, le syndicat dévoile différentes propositions :

  • Accompagner la tendance actuelle du regroupement des ophtalmologistes
  • Lever les freins à l’installation des sites multiples grâce à des aides spécifiques.
  • Faciliter le fonctionnement multimodal de ces cabinets d’ophtalmologie de proximité en associant :
    • une présence médicale réelle,
    • un exercice pluriprofessionnel en équipe (coopération et délégation),
    • une télémédecine pertinente et déontologique,
    • un exercice coordonné entre les différents acteurs de la filière visuelle du territoire.