Perturbations dans le ciel de l'optique

Le 23 Novembre 2022

L’été joue les prolongations mais les nuages s’accumulent sur le secteur de l’optique. Après l’euphorie de la reprise post-covid, les réjouissances de la période estivale et l’enthousiasmant retour du Silmo, il faut convenir que l’humeur retombe.

Par Bernard Galan
(c) Limor cohen

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoit un contrôle et une limitation des marges des opticiens. Tout cela dans un contexte de prévision d’un déficit global et alors que le gouvernement continue à élargir le champ des prises en charge tout en réduisant les prix des produits indispensables à la santé des Français.

Remarquons que, pour le gouvernement, la notion d’encadrement des prix est un instrument très facile à moduler une fois mis en place. Il en sera de même très probablement pour l’audioprothèse. Souvenons-nous également que des solutions dans le but affiché de réduire les déficits sont très souvent utilisées pour augmenter les dépenses gouvernementales prétendument généreuses des promesses électorales. La C.S.G. C.R.D.S. en est un exemple national criant. Les impôts n’augmentent pas mais il y a plus de contributions payées par plus de monde…

Le nombre de défaillances d’entreprises explose en France au 3trimestre. Le pire n’est jamais certain, mais quand les facteurs négatifs sont plus importants que les positifs, les pessimistes n’ont jamais été si près d’avoir raison… Néanmoins, les marges des opticiens n’ont pas attendu l’aide du gouvernement pour se dégrader et ce, depuis de nombreuses années déjà.

Si les défaillances d’entreprises sont en forte hausse, cela est bien moins vrai dans le monde de la distribution optique, selon les statistiques du groupe altares Dun & bradstreet.

Les plus gros fournisseurs enregistrent des résultats records en termes de progression de chiffres d’affaires mais aussi de rentabilité. et cela, avec des budgets de communication grand public importants à destination des consommateurs.

Quant aux entreprises qui ont misé sur l’innovation et la valeur, elles enregistrent systématiquement des performances au-dessus du marché.

Ces produits étant conçus pour résister aux appels du discount et de la baisse des paniers moyens organisée par notre gouvernement, il est aisé de comprendre pourquoi ce dernier juge que le dispositif du 100 % santé n’est pas un grand succès dans l’optique lunetterie.

Il y a un équilibre délicat à trouver entre les différentes offres à la disposition des opticiens.

Dans tous les cas, la force de proposition sur les innovations et la mode restent le moyen le plus efficace de continuer à agir de manière indépendante et professionnelle pour les porteurs français. C’est aussi la seule manière, dans un volume stable d’équipements et de nombre de magasins, de protéger l’équilibre économique du point de vente.

Les nouvelles ne sont donc mauvaises que pour ceux qui baissent les bras.

Le pire n’est jamais certain, mais quand les facteurs négatifs sont plus importants que les positifs, les pessimistes n’ont jamais été si près d’avoir raison…

Si des professionnels cessent leur activité, cela en fera plus pour les autres…

Les nouvelles mesures de la PLFSS ne sont pas encore prises à l’encontre de l’optique et les syndicats des opticiens et des fabricants travaillent à en limiter les effets éventuels.

Nous avons déjà vu qu’il était important de rester bien informé au travers des salons, des formations, d’internet, d’embauches de nouveaux collaborateurs, des visites des forces de vente… pour profiter et proposer le meilleur choix pour des porteurs qui méritent le meilleur… mais cela, avec la bonne explication.

Les mutuelles viennent d’annoncer qu’elles allaient augmenter leurs tarifs mais pas les prestations optiques qui sont uniformes et bridées par les décisions gouvernementales… les comptes ne sont pas bons.

Mais ce n’est pas une raison suffisante pour que la santé visuelle des Français en pâtisse.