PLFSS 2022: Trois CNP dénoncent "une ubérisation de la médecine"

Le 03 Novembre 2021
Les Conseils Nationaux Professionnels d'Ophtalmologie (Académie Française d'Ophtalmologie), d'ORL et de Médecine Physique et Réadaptation dénoncent, dans un communiqué commun, un des volets du PLFSS 2022. Soutenus par l'ensemble des syndicats médicaux horizontaux  (Avenir Spé-Le Bloc, MG France, CSMF, UFML, SML FMF), les syndicats des trois spécialités (SYFMER, SNOF, SNORL), les syndicats de chirurgiens (UCDF, CNJC), le Conseil National de l'Ordre des Médecins, la Fédération des Spécialités Médicales et de nombreuses associations de patients, ils dénoncent "la création d'un accès direct aux professions paramédicales sans diagnostic médical préalable". Ils s'opposent au transfert du rôle diagnostique et thérapeutique du médecins  "à des professions dont ce n'est pas le rôle et qui n'ont pas la formation universitaire et pratique nécessaires" et réclament une concertation préalable avec les parties prenantes, notamment l'Académie Nationale de Médecine, le Conseil National de l'Ordre des Médecins et une évaluation par la HAS. Ils soulignent, par ailleurs, que la raison avancée (faciliter l'accès aux soins dans les déserts médicaux) par le ministère de la Santé pour justifier ces décisions n'est pas pertinente puisque les professionnels concernés (orthoptistes, orthophonistes et kinésithérapeutes) ne sont pas mieux représentés, dans ces zones, que les professions médicales. Ils craignent des erreurs et des retards diagnostiques en grand nombre. Une réforme qui sème le trouble Les CNP refusent la démédicalisation progressive des soins de premier recours et la rupture du contrat social garantissant l'accès aux soins égal pour tous. Ils dénoncent une réforme qui sème la zizanie et casse le lien entre des médecins et des paramédicaux qui travaillaient jusque-là en harmonie dans l'intérêt des patients et qui seront demain mis en compétition, voire en conflit. Enfin, ils en appellent aux élus, sénateurs et députés, pour refuser "cette filière non médicalisée cachée dans un PLFSS qui ne devrait pas en être porteur et serait source de graves conséquences pour les Français."