Des délais divisés par deux en huit ans
Le délai médian pour un contrôle périodique pris par téléphone ou Internet s’établit désormais à 18 jours contre 66 jours en 2017 (-70 %). Les rendez-vous pris en ligne affichent, eux, un délai médian de seulement 16 jours. Le Dr Vincent Dedes, président du Snof se réjouit de ces résultats : « Les délais d’attente ont été divisés par deux en huit ans et 78% des rendez-vous téléphoniques sont désormais obtenus. Cette année, la moitié des nouveaux patients accède à un rendez-vous en moins de 20 jours et un quart en moins d’une semaine. Ces progrès montrent que nous avons franchi un cap démographique et organisationnel. »
Une meilleure prise en charge de nouveaux patients
L’enquête menée par téléphone (via des appels mystères) mesure les délais pour deux motifs principaux de consultation d’un nouveau patient. Le scénario 1 évoque un contrôle périodique, tandis que dans le scénario 2, de nouveaux symptômes nécessitent un examen approfondi (hors urgence). Le scénario 1 a également été l’objet de prises de rendez-vous en ligne.
Pour le scénario 1, le délai médian par téléphone est passé de 43 jours en 2019 à 20 jours en 2025 (-54 %), tandis qu’en ligne, il est tombé à 16 jours. Cependant, 22% des appels n’obtiennent pas de rendez-vous, malgré une légère amélioration (+14% d’obtention depuis 2019). Le principal motif de ce refus est la non prise en charge de nouveaux patients.
Pour une apparition de symptômes (scénario 2), le délai médian est à 4 jours (vs 10 jours en 2019), mais les échecs de rendez-vous augmentent sensiblement (58% en 2025). Ils sont dûs au fait que l’ophtalmologiste ne prenne pas les urgences (33% des cas) ou ne prenne pas de nouveaux patients (12%).
Cette dynamique est largement portée par Doctolib, qui concentre 90% des usages, tandis que les plateformes en marque blanche n’en représentent que 10%. Pour les cabinets, ces outils ont permis de fluidifier l’organisation et de réduire significativement la charge des secrétariats.
Des disparités régionales toujours présentes
La diminution des délais s’observe particulièrement dans les communes rurales et urbaines de moins de 200 000 habitants. Pour les contrôles périodiques, les délais ont été réduits de manière significative, avec une baisse comprise entre -57 % et -65 % depuis 2019 selon les territoires. Le scénario 2 (apparition de symptômes) confirme cette dynamique positive : les diminutions atteignent jusqu’à -73 % en agglomération parisienne et -71 % dans les petites communes.
Cette tendance s’explique, entre autres, selon le syndicat, par le développement des cabinets secondaires qui permet à l’ophtalmologiste de combiner une activité sur plusieurs sites.
Les conclusions du Snof
Afin de poursuivre ces améliorations dans les délais de rendez-vous, le Snof liste plusieurs priorités :
• Favoriser un accès aux soins visuels équilibré sur le territoire : cabinets en sites multiples avec une réelle présence médicale, soutenir le développement de la télémédecine pertinente et déontologique, développer les stages internes et docteurs juniors en libéral au sein des territoires en difficulté.
• Consolider l’organisation en équipe : renforcer la place des orthoptistes et assistants médicaux, valoriser le rôle des opticiens dans le suivi et le renouvellement des corrections visuelles, et consolider les protocoles de coopération interprofessionnelle.
• Accélérer la transition numérique : généraliser les plateformes de prise de rendez-vous, créer des créneaux dédiés aux soins non programmés, étendre l’usage de l’e prescription et garantir la sécurisation des données échangées entre professionnels.
• Fluidifier le parcours de soins du patient : développer les ESS (équipes de soins spécialisés en ophtalmologie), simplifier les démarches administratives, renforcer la coordination entre ville et hôpital et suivre de près les délais et le pourcentage de rendez-vous obtenus pour préserver un accès rapide, homogène et équitable aux soins visuels