Une rentrée chahutée

Le 20 Septembre 2022

Cette période est toujours l’occasion de nouveautés et/ou de réorganisations pour repartir sur les chapeaux de roues. Ces deux dernières années, en raison de la crise sanitaire, les rentrées ont été teintées d’incertitudes. Malgré tout, elles ont été relativement dynamiques, grâce, notamment dans notre secteur, à des industriels volontaires.

Par Jennifer Ivoré, rédactrice en chef
couvRO29 septembre 2022

La rentrée 2022 sera, elle aussi, particulière, mais cette fois, il ne s’agit pas de crise sanitaire mais de crise énergétique et de pouvoir d’achat.
En effet, la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie et des transports impacte grandement l’ensemble des entreprises de la filière visuelle. Et malgré une volonté des industriels de limiter leur consommation, tout n’est pas possible. Jenkiz Saillet, DG de Novacel, a d’ailleurs, à l’occasion du Forum Européen organisé, en juin, par le Club Inter Optique, souligné que, même avec beaucoup de bonne volonté, les marges de manœuvre des entreprises sont très réduites.
Parier sur les énergies renouvelables pour coupler écologie et baisse des charges énergétiques n’est pas toujours envisageable (besoins trop importants, énergie disponible peu onéreuse mais polluante, etc.). Pourtant, le Gouvernement, par la voix de sa Première Ministre, Elisabeth Borne, a appelé, fin août, chaque entreprise à « établir, en septembre, son propre plan de sobriété » pour « se mobiliser et agir ».
A la clé : une réduction souhaitée de 10% de la consommation. Une demande, certes logique, en ces temps de dérèglement climatique, mais qui semble un brin démagogique : les coûts actuels de l’énergie obligent déjà les entreprises, même sans aucune conscience écologique, à réduire leur consommation pour ne pas trop augmenter leurs coûts de production.
Le coût des transports et des matières premières a également augmenté et, là encore, il n’est pas toujours possible de se fournir en Europe…
Un casse-tête pour les entrepreneurs qui ont réussi, cette année, à ne pas augmenter leurs tarifs mais qui avouent y songer pour 2023… Car il est bien évident que ces diverses augmentations se répercuteront, à terme, sur l’ensemble des autres acteurs de la fiière, de l’opticien au consommateur. A l’heure où le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, cela ne va pas se faire sans heurts. D’autant que le Gouvernement continue de mettre en avant le 100% Santé comme exemple de sa politique sociale, demandant aux opticiens de développer cette offre au détriment des réels besoins du client, mais surtout au détriment de leur chiffre d’affaire, de l’écologie et d’une production locale.
Ces problématiques devraient être au cœur des discussions du prochain Silmo à la fin du mois. L’évènement, qui réunit l’ensemble des acteurs de la fiière, permettra d’échanger sur ces questions et de trouver, pourquoi pas des solutions pérennes.