Après avoir dénoncé les hausses de tarifs des complémentaires santé la semaine dernière, l'UFC-Que choisir publie aujourd'hui une étude sur le fonctionnement du système de santé et appelle à un changement radical avec une prise en charge totalement publique et la suppression des dépassements d’honoraires, tickets modérateurs et franchises.
Actuellement, l’Assurance maladie obligatoire prend en charge 79,6 % de la consommation de soins et de biens médicaux, contre 12,6 % pour les complémentaires santé. L'étude souligne le désengagement de l'Etat et le transfert des dépenses vers les ménages et les complémentaires santé privée et l'explosion des coûts. Ainsi, entre 2018 et 2024, pour un assuré donné, la cotisation santé pour une complémentaire a, selon l'association, connue une hausse médiane de 40 %. Or, cette augmentation est sans rapport avec l’évolution de leur importance relative dans la prise en charge des soins.
Elle fustige les frais de gestion des complémentaires santé (entre 10% et 27%), bien plus élevés que ceux de l'Assurance Maladie.
Pour remédier à cela, l'association préconise une refonte en profondeur du modèle de santé avec la création d'un concept maintes fois de "grande sécu". Ce principe s'appuie sur 3 grands axes:
- la redistribution, qui garantit un accès aux soins pour tous et réduit donc les inégalités sociales.
- la prise en charge à 100% des soins essentiels par l'Assurance Maladie
- une gouvernance transparente et participative impliquant notamment les usagers,
Quel fonctionnement?
Concrètement, les cotisations perçues actuellement par les complémentaires santé seraient réorientées vers l'Assurance Maladie sur un principe plus distributif.
Cela permettrait de faciliter l'accès aux soins des plus fragiles et donc de réduire les inégalités, tout en simplifiant les démarches administratives des patients et des professionnels de santé.
L'UFC - Que Choisir appelle les Pouvoirs Publics à agir pour un système de santé plus juste.
Laisser les plus vulnérables choisir entre se soigner et payer leur factures, c'est indigne d'un pays comme le nôtre. L'Etats doit cesser de détourner le regard et prendre ses responsabilités. L'accès aux soins n'est pas un privilège, c'est un droit fondamental.
dénonce, Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.