La Fnof dénonce les propos tenus par le Snof et le SNAO

Le 02 Juillet 2024

Dans un communiqué commun, les syndicats des ophtalmologistes et des orthoptistes s'indignaient suite à la possibilité offerte aux opticiens d'adapter une primo-prescription. Ils pointaient notamment de la part des opticiens, une méconnaissance des pathologies et s'inquiétaient de "motivation guidée par intérêt financier." Des mots durs qui ont amené la Fédération des opticiens de France à répondre fermement et à demander le retrait de certains passages du communiqué mettant en cause les pratiques des opticiens.

fnof

La Fnof reprend, point par point, les affirmations du Snof/SNAO, destinées "à jeter non seulement le discrédit sur les professionnels de santé que sont les opticiens, mais plus grave, à créer la confusion aux yeux du grand public":

  • Non-respect de la prescription médicale? La Fnof souligne qu'adapter une prescription n’est pas la remettre en question. Il s'agit de répondre aux besoins précis du patient pour son confort visuel. D'ailleurs, cette prérogative est déjà accordée aux opticiens dans le cadre d’un renouvellement alors que le patient n’a pas vu le médecin depuis plus d’un an. 
  • Ignorance, par les opticiens, des pathologies oculaires graves? Selon la Fnof, cet argument est spécieux puisque, dans le cadre d’une primo-délivrance, le patient a vu le médecin qui aurait donc pu s’opposer à l’adaptation. Par ailleurs, les opticiens renouvellent et adaptent des prescriptions depuis plus de 15 ans sans qu’aucun incident sanitaire n’ait conduit à remettre en cause cette disposition.
  • Motivation guidée par intérêt financier? L'adaptation ne change pas le prix de vente d'un verre, rappelle la Fnof. De plus, un devis 100% Santé est présenté systématiquement, avec un taux de recours de 20% du marché, soit les objectifs visés. L'accès à l'équipement n'a jamais été un problème en France, y compris financier. L'accès à la prescription est, par contre, toujours un frein. 
  • Une délégation de tâches aux orthoptistes qui fonctionne bien? La Fnof trouve, au contraire, cette délégation inefficace, les prescriptions émanant des orthoptistes ne dépassant pas 0,13% des volumes globaux pour les lunettes en 2023. La Fédération s’inquiète également de voir des prescriptions de lentilles émanant d’orthoptistes alors que la formation nécessaire pour pouvoir prescrire des lentilles n’a toujours pas été définie. Elle s’inquiète enfin des propos tenus par une responsable qui, lors d’une webconférence publique en 2023, assumait ne pas effectuer les levées de doutes préalables à toute prescription, faute de temps.
  • Un abandon du dialogue entre les 3O? La Fédération constate que si la communication envers les opticiens de s’équiper en messagerie sécurisée afin de favoriser les échanges avec les 3 O prend corps, les retours des prescripteurs en termes d’équipement, d’utilisation ou de mise à disposition ne dépassent pas, à date, 5%, ce qui ne favorise pas ces échanges.

En conclusion, sans remettre en question la démarche auprès du Conseil d’État intentée par les prescripteurs, la Fédération appelle le SNOF/SNAO à retirer de son communiqué de presse les mises en cause relatives aux pratiques des opticiens.